Comment bien choisir un bac de rétention ?

D’une construction simple, les bacs de rétention n’en sont pas moins des équipements essentiels à l’industrie. Ils jouent en effet un rôle capital dans la prévention des risques humains et écologiques. En contenant divers liquides, de façon stationnaire ou en mouvement, ils protègent les professionnels et l’environnement. Ils permettent également de respecter à la lettre la loi sur l’eau.

Le choix d’un bac de rétention se fait selon l’usage que l’on on en a. Celui-ci détermine les matériaux qui sont utilisés pour sa construction ainsi que son type de structure. Chaque type de bac de rétention a des avantages comme des inconvénients. Il faut respecter la compatibilité entre le matériau utilisé pour le bac et le liquide retenu.

Sommaire

Le bac de rétention, un système de confinement industriel des liquides

De nombreux processus industriels mettent en œuvre l’utilisation de liquides plus ou moins toxiques voire dangereux. Le bac de rétention sert de barrière artificielle qui évite tout contact avec le milieu naturel. Il a la capacité de retenir différents types de fluides pour une durée plus ou moins longue. On stocke les liquides de façon plus ou moins temporaire. On les pompe puis on les transporte vers une zone de stockage ou de traitement définitif.

Vous pouvez employer le bac de rétention comme système préventif de sécurité. Il sert alors à prévenir toute fuite de liquide dangereuse aussi bien pour les humains que pour leur environnement. C’est notamment le cas pour les bacs de rétention qui équipent les transformateurs électriques. Ceux-ci renferment un liquide polluant : l’huile diélectriques qui ne doit pas se répandre.

Une utilisation stationnaire ou mobile

Le bac de rétention peut être une structure fixe ou bien alors une structure souple qui favorise son déplacement. Que ce soit pour l’une ou l’autre des configurations, les normes de sécurité sont toutes aussi drastiques.

Pour le cas des transformateurs électriques, les normes NF C13-200 et NF C13-100 réglementent notamment les aspects de protections environnementales dont la rétention du diélectrique. Les effets à long terme de la dispersion de certains liquides peuvent s’avérer catastrophiques. C’est bien pour cela que la qualité du bac de rétention est primordiale pour garantir un confinement total.

La fabrication comme la pose des bacs de rétention ne peut souffrir de défauts. La conformité aux règlements en vigueur est essentielle à la validation de votre solution de rétention. En cas d’incident elle garantit l’accès à des assurances spécifiques. Elle fait la preuve de votre respect de la législation. En vous mettant en conformité vous renforcez aussi la réputation de votre entreprise auprès de vos clients.

Toute installation concernée doit respecter la loi sur l'eau

Chaque installation de bac de rétention est soumise à une déclaration dite « Loi sur l’eau ». Elle est également appelée IOTA (Installations, Ouvrages, Travaux et Activités). Elle s’applique à toutes les activités humaines qui peuvent avoir des conséquences sur la qualité de l’eau. Cette législation est motivée par la nette dégradation de la qualité de l’eau sur l’ensemble du territoire français.

La législation est la même pour toutes les régions. Elle est cependant renforcée en Île-de-France. Plus peuplée, l’impact des activités industrielles sur les milieux aquatiques y est surveillé d’encore plus près.

Une déclaration en préfecture

La « Loi sur l’eau » exige une procédure de déclaration qui s’effectue en quatre grandes étapes :

  • Votre dossier doit être déposé en trois exemplaires sous forme électronique. Vous procédez au dépôt auprès du guichet IOTA dont dépend le site de votre installation de rétention.
  • Dans les 15 jours suivants vous recevez un récépissé de dépôt. Vous pouvez être amené à fournir certaines pièces complémentaires ou manquantes.
  • Une fois le dossier que vous l’avez complété, le Préfet a 2 mois pour valider votre dossier. Tout silence de sa part équivaut à une approbation de fait. Le Préfet peut néanmoins émettre des recommandations où requérir un complément d’information.
  • La construction du bac de rétention ne peut pas débuter avant la fin de la période de 2 mois. Elle doit attendre la remise complète de toutes les informations demandées. La « Loi sur l’eau » prend en compte plusieurs situations de possibles pollutions aquatiques. La construction d’un bac de rétention évite le rejet de liquide dans les eaux douces superficielles.

Le cas particulier des transformateurs

L’utilisation d’un bac de rétention avec un transformateur est un cas particulier. Il illustre bien les précautions à prendre lors de la sélection de ce type d’équipement.

Si votre transformateur est sous tension choisissez un bac de rétention ININFLAMMABLE en métal ou en béton. La rétention des liquides employés dans les appareils sous tension pose des problèmes de sécurité évidents.

Ce cas d’usage est très exigeant en termes de choix des matériaux et de structure du bac. Il s’agit donc de garantir la rétention des ‘huiles électriques (hydrocarbures). En effet, ce type de liquide est susceptible de fuiter du dispositif mais aussi de prendre feu.

bac de rétention

Au-delà de 1250 KVA pour une installation extérieure et pour toutes les puissances de transformateurs pour une utilisation intérieure (NFC13-200), il est obligatoire d’intégrer un dispositif d’extinction naturelle du feu. Les bacs de rétention anti-feu sont ainsi utilisés pour éteindre les hydrocarbures collectés dans la rétention et ainsi minimiser les risques de propagation du feu.

Hors-tension la problématique est moindre

Bac de rétention temporaire

Si le transformateur n’est pas sous tension le bac peut être en métal, en béton ou en bâche souple. Dans ce cas il sert uniquement à la rétention du diélectrique. S’il s’agit plutôt d’un bac de rétention destiné au transport ou destiné à un stockage de matériel « courte durée » on choisira un bac souple ou en métal.

Lors de la sélection de votre bac de rétention définissez votre cahier des charges avec précision. Certains bacs, non métalliques, sont modulables et donc respectent certaines dimensions standardisées. Il est tout à fait possible de faire fabriquer un bac de rétention sur mesure. C’est d’ailleurs toujours le cas pour les bacs de rétention béton.

Tous ces dispositifs industriels peuvent être muni d’accessoires qui garantissent un fonctionnement optimisé. Un bac de rétention métal ou béton, pour un stockage durable, peut bénéficier d’un système de filtration et de purge. N’hésitez pas à consulter un professionnel afin d’envisager toutes les options disponibles. Elles rendront votre dispositif plus efficace et en conformité avec la « Loi sur l’eau ».

Des avantages, des inconvénients et des contraintes pour tous les types d'installations

Par nature, le transformateur sous tension pose des problèmes de rétention très spécifiques. Le bac qui l’équipe est en général une installation prévue pour le long terme. Elle peut être réalisée aussi bien en béton qu’en métal.

Si on choisit la solution métallique on favorise la modularité de l’ensemble. L’installation est également bien plus rapide. C’est une solution à privilégier pour les équipements qui doivent être déployés sur une plus ou moins longue durée.

Les bacs de rétention en béton ont l’avantage de pouvoir être facilement réalisés sur mesure. Ils offrent une grande résilience à très long terme. Cependant, ils peuvent souffrir de problème d’étanchéité. Les fosses béton sont systémiquement victimes de porosité. Cela signifie qu’un bac de rétention béton doit impérativement être revêtu d’un enduit d’étanchéité. Celui-ci doit être refait tous les 10 ans. Cette servitude est justifiée par le bon niveau de rétention des bacs béton et leur faible coût de construction.

Le stockage temporaire est moins exigeant

Pour le transformateur hors tension, les exigences sont moindres puisqu’il s’agit d’un stockage temporaire. Néanmoins, celui-ci peut durer plus d’un an. Dans ce cas, on privilégie l’emploi d’un bac de rétention en acier.

L’utilisation d’un dispositif souple constitue la meilleure des alternatives pour un stockage de courte ou moyenne durée. Elle est conseillée pour la dépose d’un transformateur ou pour la réfection d’un poste par exemple.

Lors du transport d’un transformateur équipé d’un bac de rétention certaines règles sont à respecter. Il est essentiel que la hauteur du Bac soit supérieure à celle des bacs classiques. En effet, c’est le meilleur moyen d’éviter tout risque de déversement pendant le déplacement de l’ensemble.

L’accord européen relatif au transport international de marchandises dangereuses par route (ADR) réglemente ces convois. Pour la plupart des transports non soumis à l’ADR il est possible d’utiliser un bac de rétention souple. Cependant, les transports soumis à ces normes doivent obligatoirement employer des bacs de rétention en métal spécifiques.

Les trois dimensions fonctionnelles des bacs de rétention

Depuis février 1998 les autorités, comme les industriels, ont conscience de l’importance de l’adaptation des bacs de rétention à leurs contenus. Quel que soit le volume il est essentiel d’éviter tout déversement pollueur des eaux et des sols. Les bacs de rétention doivent donc disposer de certaines capacités que l’on pourrait assimiler à leurs trois dimensions fonctionnelles :

  • Il faut les choisir en fonction du produit qui y est stocké.
  • On doit déterminer avec précision la capacité de rétention qui est la plus adaptée au stockage.
  • Enfin, la troisième dimension, et non moins la plus importante, est celle de la compatibilité. Il faut pouvoir déterminer de façon certaine si différents produits peuvent être stockés dans le même bac de rétention. Il faut à tout prix éviter les réactions chimiques. Elles mettent en danger l’intégrité du système de rétention.

Polyéthylène ou bac en acier galvanisé ?

Suivant le produit à stocker choisissez un bac en polyéthylène ou un bac en acier galvanisé. Bien sûr pour les très grandes quantités il faut en général se tourner vers une solution de bac béton.

Les bacs en polyéthylène ne conviennent pas pour le stockage des produits inflammables. On les utilisera plutôt pour les produits polluants et toxique. Ils servent aussi au stockage des produits chimiques agressifs, les acides par exemple.

Le bac en acier galvanisé convient bien au stockage des huiles, des peintures et des solvants. On l’utilise pour les hydrocarbures, les produits polluants et même les produits inflammables. En revanche, il ne faut pas les utiliser pour la rétention des produits chimiques corrosifs.

Le volume du contenant dépend de celui du contenu

Le stockage dans un ou plusieurs récipients d’une capacité unitaire inférieure à 250 litres s’effectue dans des fûts, des bidons ou des jerrycans. Tout dépend cependant de la nature de ces contenus. Ils peuvent être inflammables, sauf les lubrifiants, ou bien être d’autres liquides.

Lorsque devez stocker un contenu de plus de 250 litres le minimum de rétention se calcule de façon précise. Pour les liquides inflammables, sauf lubrifiants, si la capacité est inférieure à 800 litres utilisez 100 % de la capacité totale du contenant.

De 800 à 1600 litres on utilisera que 800 litres de cette capacité. Si le volume est supérieur à 1600 litres n’utilisez que 50 % de la capacité totale du contenant.

Avec les autres types de liquides, pour un volume inférieur à 800 litres, utilisez 100 % de la capacité totale. De 800 litres à 4000 litres n’utilisez que 800 litres. Pour un volume supérieur à 4000 litres n’utilisez que 20 % de la capacité totale du contenant.

Dans le cas particulier des transformateurs électriques, les normes imposent une capacité de rétention de 100%.

Respectez la compatibilité des produits

Si vous êtes dans l’obligation de stocker différents liquides chimiques ensemble vous devez obligatoirement vérifier leur compatibilité. En utilisant le même bac de rétention pour certains produits vous pouvez vous exposer à des problèmes. Ce sont notamment des dégagements de vapeurs et des modifications des propriétés de corrosion.

L’arrêté du 2 février 1998, section 3, article 10 énonce clairement que : « Les réservoirs ou récipients contenant des produits incompatibles ne sont pas associés à une même rétention. » Pour vous assurer de la compatibilité de différents produits pour la rétention consultez le tableau des incompatibilités chimiques ci-après :

Compatibilité produits chimiques

C’est une matrice de vérification de la possibilité de stockage de plusieurs produits. Ils peuvent être inflammables, comburants, toxiques, nocifs ou irritants. Certains produits ne doivent être stockés ensemble que si certaines conditions sont appliquées.

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